19 mai 2011

Karaocake au Non Sens


Ce soir, à l'occasion du festival Le Non Sens, le groupe psyché trip-hop Karaocake joue aux Joulins. Le Grenier les a rencontré avant leur concert, et on peut vous dire que ça promet!!


Karaocake, parlez-nous un peu de vous.

Camille : Karaocake à trois, ça existe depuis un an et demi. Toute seule, parce que c'était mon projet à la base, ça existe depuis 2006/2007. J'avais des concerts, des disques, des CDR et des tournées seule jusqu'à ce que Stéphane et moi on commence à travailler ensemble pour le disque maintenant, les arrangements et la production. On se connait depuis pas mal d'années et j'aimais
beaucoup la musique que faisait Stéphane, notamment sous le nom de Domotic mais il a aussi beaucoup d'autres projets. Je n'avais plus envie plus envie de continuer toute seule, même si j'avais déjà joué avec des amis canadiens, tout ça, mais... Je n'avais pas envie d'être toute seule par rapport au disque qu'on avait fait. Donc on a décidé de se mettre tous les trois, et ça fait un an qu'on joue tous les trois. Et l'album est sorti en juin 2010 sur Clapping Music.


Clapping Music, c'est votre label indé ?

Camille : Oui, c'est notre label et on a fait un 45 tours aussi juste avant, en mai 2010, sur Clapping.


Sur votre myspace, vous définissez votre musique comme "Enfant-minimaliste". Pourquoi ?

Camille : Tu sais, quand tu es sur Myspace, surtout à lépoque tu devais choisir tes catégories. J'étais seule et le côté enfant, c'était j'enregistrais tout sur mon ordi, sans micro. C'était très artisanal et très influencé par la musique pour enfants ou les compositeurs comme Yuichiro Fujimoto avec des ambiances très recording. Voilà, le côté enfant c'est tout ça, minimaliste, et ça l'est toujours même si c'est un peu plus costaud aujourd'hui. Tout était fait avec un synthé qu'on m'a donné, des sons de boîte à rythme... Et minimal parce que c'est une approche minimal de la musique.

Stéphane : Oui, c'est parce que c'est pas la peine d'en rajouter, c'est être pur.


Votre clavier, c'est un jouet ?

Camille : C'est un synthé des années 80 plutôt fait pour apprendre le piano pour les enfants à la base et qui m'a été offert très gracieusement par quelqu'un qui fait de la musique comme ça, et toute seule, Liz Spector. Avant, j'avais un autre synthé plus petit offert par Stephan Garry Pokett, un petit Yamaha que je lui ai jamais rendu.

Stéphane : C'est des pianos faits pour l'initiation, donc avec des sons imitation piano et c'est ça qui est marrant. C'est des instruments ratés, presque. Ce qu'ils essayaient de faire c'était de ressembler à des pianos, des mandolines et tout ça c'est complètement raté. Mais il y a un grain qui n'a pas été fait après.


Karaocake sort bientôt son 45 tours...

Camille : Depuis au moins 5 ans, quasiment plus personne n'achète de CD. Les gens téléchargent soit légalement, soit illégalement et l'objet CD est pas particulièrement beau par rapport au vynile. Le vynile, c'est vrai que tu peux t'exprimer artistiquement, le format est plus grand. Il y a le grain et le côté archaïque et la qualité du son n'est pas du tout la même. Il y a une chaleur sur une lag de vynile, et on n'achète que ça.

Stéphane : Il y a un côté archaïque et réel, c'est l'anti mp3. La musique est gravée dans le truc, tu peux le voir...

Camille : Et si tu veux sortir de la musique sous une forme matérielle, c'est le vynile qui a un intérêt et justifie... Il n'est jamais parti. Même si pendant beaucoup d'années, il a été réservé à la techno... Je pense qu'à l'avenir, si on sort quelque chose, ce sera essentiellement vynile. Après, c'est plus cher à faire mais je crois que ça dépend la musique que tu fais. Le constat, c'est que les gens n'achètent plus de disques. Les artistes populaires, chanson française, dont les fans n'ont pas forcément une écoute musicale et aiment juste écouter la musique dans leur voiture... continuent à acheter des disques. Genre des gens de 40 ans qui achètent Johnny Haliday. Et moi j'aurais beaucoup de mal à me débarrasser des vyniles que j'ai chez moi. Par contre, c'est vrai qu'aujourd'hui, je regarde les CD, tu fais transfert vers l'ordi et une fois que l'a mis sur ton ordi ou ton Ipod, tu vas plus regarder l'objet. Après, en termes de distribution, le CD est plus facile à trouver à la Fnac ou quoi, plus que le vynile qu'on ne peut trouver quasiment qu'en concert. Tout dépend aussi si en ville, il y a des disquaires indépendants... Maintenant, sur le vynile, nous on fait quand même le téléchargement mp3 gratuit et peu d'artistes ne le font pas. Si ça peut inviter des gens à acheter...

Stéphane : Après, c'est pas vraiment une démarche commerciale. Pour nous, il y a un côté c'est un but dans la vie de faire un vynile. Ca y est, j'ai fait un vynle, j'ai fait un vrai disque, quoi. C'est juste un truc perso, quoi.

Camille : Je sais que quand j'ai envie de soutenir un groupe, on connait leur musique sur Internet. Mais en concert, pour les soutenir, on achète leur vynile ou leur CD.


Quels sont vos prochains projets ? Vos concerts ?

Camille : On a beaucoup joué, une trentaine de dates et on est très contents parce qu'on travaille tous et on peut pas partir en tournée comme ça 15 jours. On a des engagements. A Tours, cette date c'est notre deuxième et c'est la seule ville à par Paris où on joue une deuxième fois dans la saison. On encore une date à Lorient demain et un festival à Toulon cet été. Mais on espère plutôt partir faire les concerts à létranger l'année prochaine. Continuer à enregistrer. Karaocake, c'est mon seul projet musical mais Stéphane a plusieurs projets en même temps : producteur et musicien. Et Tom a son projet personnel plus un projet de film.

Stéphane : Par rapport à d'autres plus professionnels, qui, une fois avoir sorti un disque font des concerts et continuent à écrire. Pour continuer les conderts et jamais vraiment s'arrêter. Pour le moment pour nous c'est plutôt en dents de scie. On a fait des concerts et on en a de moins en moins donc on pourra se remettre à écrire. Il y a une période où on sera plus en sous-marin.


Et sinon, Karaocake a quoi dans son grenier ?

Camille : J'aimerais bien avoir un grenier...

Stéphane : J'aimerais bien avoir un mélotron dans grenier. C'est un instrument des années 60, c'est l'ancêtre du sampler. C'est un énorme clavier où chaque touche est reliée à une bande sur laquelle un son est enregistrée. Tu vois l'intro de Strawberry Fields Forever des Beatles ? Bah c'est ça. C'est un truc énorme, il faut des mains immenses. Ca coûte 5000 euros et j'aimerais bien avoir ça dans mon grenier.

Tom : Moi, je l'ai déjà, c'est un projecteur 16mm avec un stock de films mais mon projecteur merde un peu et j'aimerais bien un qui fonctionne.


Camille ?

Stéphane : Une collection de chaussures !

Camille : Merci ! Non, j'aurais dit plein de chats, mais dans un grenier... il faudrait plutôt un jardin. Non, un endroit où je pourrais travailler ma musique tout le temps, avec un vrai piano, des jolis instruments et avoir mon espace. Pour faire de la musique dans mon petit grenier.

Stéphane : T'as une location à proposer ?

Pour en savoir plus, leur myspace.