[trap], c'est simple : c'est un duo batterie/pc et j'ai envie de dire... what else ? Oui, quoi d'autre pour qualifier cet ensemble qui déménage. Dernière scène d'Aucard, ils auront su clôturer en beauté ce festival haut en couleurs, avec leur énergie et leur son "heavycore/électro". Même que grâce à eux, j'ai pu slamer pour la première fois de ma vie. Alors, c'est en fan que j'ai eu l'occasion de les rencontrer.
Parlez-nous un peu de vous.
Merlin : On s'est rencontrés sur un concert, c'était à Munich. Je jouais avec mon groupe et lui avec son projet solo qui s'appelait Zôl. On a vu nos sets et on était genre "wow", on a kiffé ce qu'il faisait. J'avais une autre date le soir d'après et on l'a fait venir, juste pour le plaisir, pour échanger.
J'ai lu que Merlin, tu faisais déjà partie de [trap], mais sous une autre forme. En quoi ça consistait ?
Merlin : C'était un autre groupe de musique mais on a décidé de garder le nom de [trap] parce qu'on avait déjà des fans. C'était quand même de la musique électro mais ce n'était pas tout à fait la même chose.
Zôl : Et les fans de [trap], c'était essentiellement les fans de Merlin. En fait, c'était un peu son projet au départ mais aujourd'hui la forme a changé radicalement. Après, l'idée de mélanger, c'est notre culture qui est comme ça. On a fait le chemin à l'envers : on a commencé par la musique expérimentale, et plus ça va et plus on fait des trucs basiques. On s'est retrouvés là-dessus, on a fait à peu près le même cursus de découvertes, d'études musicales et qui se mettaient au service des trucs les plus courants.
Quelles sont vos influences ? Beaucoup de métal bien sur...
Zôl : Oui, mais pas seulement, on a des trucs honteux en commun ! En fait, c'est parce qu'on a tous les deux bossé notre instrument. Je suis guitariste et Merlin est batteur, et on a développé notre instrument par le biais du jazz, et notamment le jazz rock des années 70/80 et là-dedans il y a du mauvais. Mais on aussi Warp en commun, Panthera, Rage Against The Machine...
Merlin |
Quand vous créez un morceau comment ça se passe ? Est-ce comme en live ?
Merlin : Il habite à St-Nazaire et j'habite à Berlin donc c'est assez complexe de faire des répétitions. On se sert d'Internet : skype par exemple, pour voir le visage, pour voir si on est sérieux avec les riffs qu'on propose [Rires]. Du coup, on s'envoie des fichiers. Je travaille en studio à Berlin avec ma batterie et lui a son studio à St-Nazaire, et on s'échange des sons. Ensuite, on fait des périodes déterminées de travail. Souvent, on prévoit quelques dates et on fait 4/5 jours à Berlin ou à St-Nazaire, où on applique ce qu'on a composé. Donc ça nous laisse beaucoup de temps personnel parce qu'on est à la maison et on fait ce qu'on a à faire à notre rythme. Et quand on se rencontre, c'est vraiment efficace et précis.
Zôl : On est vraiment privilégiés dans notre situtation car en termes de travail quand tu es en groupe et que tu répètes tous les mercredis parfois les embrouilles font que tu ne peux pas être là. Là, on choisit les meilleurs moments. On réfléchit chacun de notre côté on met les concepts en forme donc on discute en buvant du café sur skype, on développe le truc. Et quand l'idée vient, c'est une bonne interaction, parce qu'on fait écouter au moment où on est au coeur de l'idée.
En fait, c'est que j'ai trouvé vos enregistrements soundcloud différents de votre performance live. Par exemple, la batterie est plus présente en live...
Zôl : Parce que je pense qu'on n'est pas encore à l'étape de production et qu'on veut encore développer le live. Pour l'instant, on a fait une démo. Mais avant de développer la même énergie que l'on a en live, on a un travail de production à faire en studio mais on n'a pas vraiment les moyens et l'envie de tout bloquer en studio.
Vous avez participé aux Transmusicales de Rennes en décembre et au Printemps de Bourges cette année, qu'est-ce que ça vous a apporté en matière de notoriété et de contacts à l'étranger ou en France ?
Zôl : Avec nos projets respectifs, on a pas mal de réseau déjà à l'étranger : j'ai fait l'Amérique du Sud, il a fait l'Asie, et on a mélangé. L'Angleterre... En fait, on a fait à peu près le tour chacun de notre côté, ce qui fait qu'au niveau de l'étranger on a du réseau, mais en France on n'avait rien et il y a un fonctionnement vraiment particulier, institutionnel. Donc Bourges et les Trans, c'était le cadeau. C'était hyper fonctionnel. Derrière directement, on a trouvé un tourneur, plein de contacts pour les concerts, un manager...
Ces concerts-là, à Bourges et Rennes, vous les aviez préparés différemment d'autres concerts ?
Zôl : Non. En fait, on n'est pas très disciplinés de ce côté-là. on compte sur notre énergie. On ne fait pas de scéno...
Merlin : On est plutôt capricieux avec les morceaux aussi, donc on change tout le temps.
Zôl : Et on est capricieux avec les gens qui vont nous proposer des scénographies...
Justement, Le Grenier a eu du mal à vous trouver ce soir car vous êtes retournés à l'hôtel jusqu'avant le concert !
Zôl : C'était pour écouter ce qu'on allait jouer, penser ce qu'on allait faire, finioler des trucs...
Qu'est-ce que vous avez changé ?
Zôl : Là, on a aménagé des temps de pause pour que les gens respirent, et en fait on ne les a pas beaucoup fait ! [Rires] L'idée c'est de se créer des petites libertés. Et à chaque fois, on fait comme ça. C'est pour se retrouver aussi.
En tous cas, même si vous dites ne pas trop travailler vos concerts, vous savez quand même faire progresser le son !
Zôl : En fait, on aime ça, c'est hyper naturel. Il y a des gens qui nous demandent des fois "Si, ça, c'est préparé !" mais non ! On connait nos morceaux parfaitement et on s'amuse. Ouais, dans la structure c'est toujours un peu le chaos.
Y a-t-il beaucoup d'improvisation ?
Zôl : Oui, on a des bonnes ondes d'improvisation.
Zôl |
Et qui improvise ? Tu es sur ordinateur et Merlin à la batterie...
Merlin : Les deux !
Zôl : Les deux. Je suis sur ordinateur mais c'est complètement interactif. C'est un instrument, même complexe. Ce n'est pas du tout du mix.
Du coup, vous devez beaucoup communiquer entre vous. Mais comment prenez-vous en compte le public ?
Zôl : Du set, en fait, un petit peu.
Merlin : Pas tant que ça.
Zôl : Oui, mais à la maison. Je vais comparer ça à un écrivain par exemple. Tu ne vas pas lui demander de le refaire parce que les gars sont là : "fais plus simple, recommence la fin 2 fois...". On ne demande pas ça à un mec qui est écrivain, qui fait du ciné. Il n'y a qu'en musique où finalement il faut toujours un peu adapter le discours. Surtout dans la musique électronique parce que les gens sont super habitués à dire "fais péter" et le mec fait péter... Nous on fait un discours, on essaie de raconter une histoire et même si ce n'est pas toujours précis, c'est ça l'idée.
Et c'est quoi votre histoire ?
Zôl : Ca, on ne peut pas vraiment en parler et c'est pour ça qu'on fait de la musique. Sinon, on ferait du cinéma mais ce serait bizarre, donc on préfère faire de la musique, c'est plus discret.
Merlin : C'est plus ambigü, oui.
Vous avez un EP en prévision ?
Zôl : On va entrer en studios en septembre pour enregistrer des parties de batterie. Mais c'est tout pour l'instant parce que l'EP vraiment ce sera pour le premier trimestre de 2012. Mais on n'est pas très précis là-dessus. C'est pas pour le mystère mais pour l'emploi du temps, parce qu'il faut résider, tout ça. Et maintenant, on a une sorte de structure qui organise ça un peu à l'avance et c'est pour ça qu'on parle de septembre.
Cette structure est sur St-Nazaire ou Berlin ?
Zôl : Non, c'est Néonovo, sur Paris et Rennes et le management c'est Pedro Kintero, le mec de BeatTorrent.
Et ça sortirait en autoproduit ?
Zôl : On va surement faire un autoproduit pour pouvoir aller démarcher. Au niveau des labels, on a des idées mais on va être obligés d'attendre. En fait, on aimerait bien aller vers des labels de métal américains pour dénoter. En fait, on triperait Roadrunner, on ne va pas taper dans les labels Français.
Pourquoi pas MixHell ?
Zôl : C'est ça l'idée ! On va vraiment dans ces réseaux-là, beaucoup plus que dans l'électro frenchie. Ed Banger par exemple c'est hors propos.
Aussi, vous tournez, mais vos dates sont quelque peu éparses, c'est parce que vous êtes sur d'autres projets en même temsp ?
Zôl : Non, c'est parce qu'on s'est concentrés sur la France et il faut que le réseau se mette en action, et ce n'est pas aussi rapide qu'ailleurs, comme à Berlin, au Mexique, où on va jouer et on pourra avoir 4 concerts derrière juste parce que les mecs ont kiffé. En France, il y a des budgets, il y a des déclarations et pleins de choses donc ce n'est pas la même optique. Avec Bourges et les Trans, on a décroché une vingtaine de dates jusqu'à la fin de l'année, bien officielles tout ça. Et du coup, on ne peut plus gratter comme on faisait avant genre aller jouer dans une free...
Merlin : On fait moins de dates, mais ce sont de plus grosses dates.
Zôl : On est obligés de faire attention à ça parce qu'il y en a qui vendent et on ne peut pas faire n'importe quoi.
Vous avez joué en free party ?
Zôl : On a joué beaucoup dans des squatts à Berlin.
Merlin : Là, on va en faire une grosse en Allemagne. C'est un gros festival.
Zôl : C'est le Fusion Festival, avec 60 000 personnes.
Et sinon, il y a quoi dans le Grenier de [trap] ?
Zôl : Un grosse trappe, un piège à loups. Il y a plein de trucs, c'est une grosse boîte.
Merlin : Oui, il y a plein de trucs, un peu comme une gamin qui... Il y a plein de trucs.
Zôl : Et vous, il y a quoi dans votre Grenier ?
Interview du Grenier en collaboration avec Kevin McCallister de Tits&Acid.
Merci à Faust le Magicien pour les photos.
Ces ga déchire tout!!! vive [Trap]!c'était un vraiment un final d'enfer pour Aucard, merci encore.
RépondreSupprimerWouaip groupe énorme !! Dont voici quelques photos à Aucard... http://latoftrankille.blogspot.com/2011/06/festival-aucard-de-tours-2011-trap.html
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